L’hypnose est un état modifié de conscience, état intermédiaire entre la veille et le sommeil, où on accède à l’inconscient.
L’hypnothérapie et ses applications
Il importe de distinguer l’hypnose de l’hypnothérapie.
L’hypnose constitue un état modifié de conscience, un état intermédiaire entre la veille et le sommeil. Il existe plusieurs moyens d’accéder à cet état. Toute technique de relaxation ou de méditation induit un état d’hypnose.
Certains exercices du yoga permettent également d’arriver à un état d’hypnose. L’état hypnotique se produit de même au cours d’une séance d’acupuncture ou de massage. De plus, nous passons tous par un état hypnotique au moment de l’endormissement et au moment du réveil. C’est donc une expérience quotidienne. Ainsi, la capacité à être hypnotisé est une caractéristique inhérente aux êtres humains. L’état hypnotique constitue avant tout une expérience agréable où le corps devient détendu, l’esprit, calme. Ainsi, toute personne hypnotisée prend plaisir à ce bien-être physique et à cette paix intérieure.
Comme il s’agit d’un état intermédiaire entre la veille et le sommeil, une personne hypnotisée n’est pas endormie. Elle ne perd pas conscience non plus. En état léger d’hypnose, elle peut avoir l’impression d’être bien éveillée, alerte sauf que les yeux sont fermés. En état profond d’hypnose, elle est à la limite du sommeil. Souvent, au cours d’une séance d’hypnose, elle fait l’expérience de différentes profondeurs d’hypnose qui se situent entre ces deux extrêmes. Cependant, elle maintient sa capacité de raisonner et son contact avec la réalité, même en état profond d’hypnose. On ne peut donc pas pousser une personne hypnotisée à commettre des actions contraires à ses convictions morales. Or, comme elle est physiquement détendue et mentalement calme, il lui est facile de se concentrer sur ce que dit l’hypnothérapeute. Ainsi, l’hypnose peut être conçue comme un état de détente et un état de concentration de l’esprit permettant une communication privilégiée entre l’hypnothérapeute et son sujet qui n’est pas gêné par les stimuli extérieurs. Pourtant, pendant la séance d’hypnose, le sujet hypnotisé est pleinement conscient de tout ce qui se passe. Après la sortie de l’hypnose, il se rappelle ce qui s’est passé pendant la séance. En état hypnotique, il est cependant capable de lâcher prise, ce qui permet un travail thérapeutique en profondeur où les résistances sont réduites.
L’hypnothérapie est une forme de traitement où l’hypnose est utilisée dans le cadre d’une psychothérapie de courte durée.
Le nombre des séances dépend de la personne qui consulte et du problème à traiter. Le traitement hypnotique comprend généralement quelques dizaines de séances à raison d’une à quatre séances par mois.
Le contenu de chaque séance est variable selon le travail thérapeutique à effectuer. D’après notre expérience, l’hypnothérapie se révèle efficace quand le praticien adopte une approche à la fois intégrative et éclectique. L’hypnose est ainsi associée à une approche psychanalytique, à des techniques comportementales et cognitives ainsi qu’à la thérapie Ericksonienne.
Du temps de Freud, la pratique de l’hypnose clinique se réduisait à la suppression des symptômes par l’emploi de suggestions directes. Le symptôme a une signification pour le patient. Si le praticien se contente d’enlever le symptôme par une suggestion hypnotique directe, ce symptôme peut réapparaître sous cette même forme ou peut se manifester d’une autre manière. C’est une des raisons pour lesquelles Freud s’est écarté de l’hypnose. Actuellement, une telle approche n’est plus utilisée par les praticiens soucieux du bien-être du patient.
Pour traiter la cause du symptôme, l’hypnothérapeute a recours à l’hypno-analyse. En état hypnotique, le patient a accès aux informations contenues dans l’inconscient. En s’exprimant dans cet état, le patient peut prendre conscience des motivations inconscientes de son symptôme. Par ailleurs, il existe des techniques hypnotiques variées d’exploration de l’inconscient : régression en âge, dessin hypnotique, écriture automatique, rêve hypnotique, réponses idéomotrices (mouvements des doigts), thérapie des états du Moi… L’hypno-analyse constitue ainsi une psychothérapie «en profondeur» beaucoup plus rapide qu’une psychanalyse classique.
L’hypno-analyse permettant de traiter la cause de la souffrance du patient, les techniques cognitives et comportementales associées à l’hypnose lui permettent de changer d’une manière appropriée sa façon d’être, de ressentir les choses et de se comporter.
Le praticien peut également utiliser les ressources du patient aussi bien que les résistances. Le conscient étant limité par ses croyances et par ses préjugés, l’état hypnotique permet d’accéder aux ressources de l’inconscient peu disponibles à l’état de veille ordinaire. Les différents phénomènes hypnotiques tels que les suggestions post-hypnotiques, l’analgésie, la distorsion du temps peuvent également être utilisées en thérapie. Pour contourner les résistances, le praticien peut recourir à l’emploi de métaphores et de suggestions indirectes. Ces approches ont été développées par le célèbre psychiatre de Phœnix (Arizona, U.S.A.), Milton H. Erickson (1901- 1980).
Applications de l’hypnothérapie
L’hypnothérapie se révèle efficace dans le traitement de problèmes variés : tabagisme, douleurs chroniques (maux de tête, fibromyalgie, douleur fantôme,…), problèmes causés ou aggravés par des facteurs psychologiques (asthme, allergies, insomnie, éreutophobie…), problèmes gastro-intestinaux (syndrome de l’intestin irritable, colite spasmodique, recto-colite hémorragique, constipation…), problèmes pédiatriques (phobie d’école, anxiété, troubles du sommeil, énurésie, tics nerveux, onychophagie, bégaiement, dyslexie, certaines formes d’épilepsie…), problèmes gynécologiques (aménorrhée, dysménorrhée, stérilité psychogène, malaises liés à la ménopause…), problèmes dermatologiques (verrues, acné, prurit, alopécie, trichotillomanie, eczéma, psoriasis…), problèmes sexuels (impuissance masculine, éjaculation précoce, anorgasmie, frigidité, vaginisme…).
En psychiatrie et en psychologie clinique, l’hypnose peut être associée à une approche psychanalytique aussi bien qu’à une thérapie comportementale et cognitive pour traiter les troubles anxieux, phobiques et dépressifs, l’alcoolisme et la toxicomanie, les troubles obsessionnels et compulsifs et les troubles du comportement alimentaire (suralimentation, obésité, boulimie, anorexie).
En cancérologie, les techniques hypnotiques permettent de réduire la douleur et l’anxiété des patients. Elles aident dans le traitement de la dépression et dans l’élimination des sentiments de culpabilité. Elles permettent de réduire la nausée et le vomissement provoqués par le traitement médicamenteux. Ainsi, l’hypnothérapie peut améliorer la qualité de la vie de ces personnes.
L’hypnose présente également de nombreuses applications en odontologie : odontophobie, obtention de la coopération du patient, contrôle de la douleur, de l’anxiété, du réflexe nauséeux, des tendances hémorragiques, adaptation au port de prothèse, diminution des douleurs postopératoires, traitement du bruxisme, de la succion du pouce ou des lèvres… L’hypnothérapie peut être utilisée avec les adultes, les adolescents et les enfants. C’est une psychothérapie qui permet d’obtenir rapidement des résultats satisfaisants et durables.
- Chez l’enfant, elle est utilisée pour l’énurésie, l’asthme et l’eczéma, le bégaiement, l’onychophagie, les tics, l’épilepsie, les difficultés scolaires et les problèmes de sommeils dus à l’anxiété.
- Chez l’adolescent, en le rendant autonome, l’hypnose lui permet de gérer son stress, d’améliorer ses capacités de concentration et sa mémoire, de se préparer aux examens. De renforcer la confiance en soi. Les résultats sont excellents dans les cas de phobies scolaires et les problèmes de poids.